Ma Corse

Ce site est exclusivement consacré à la Corse.

TOUTE la Corse ? Non, uniquement celle qui résiste toujours aux envahisseurs, les touristes ("pinzuti"), et simplement celle que j'aime, l'île sauvage, pratiquement dernier espace Wilderness en France, au moins Punta Minuta et Ravin de la Solitude dans les nuagesmétropolitaine. Cette Corse-là, j'y suis aussi attaché que les insulaires (surtout que je suis dorénavant "insulaire" moi aussi depuis mai 2009, même si je ne dois sans doute pas être considéré comme faisant partie du "peuple corse" !) à leur terre natale ou à leur musique traditionnelle, telle qu'elles sont illustrées, par exemple, par le chant corse que vous entendez en accompagnement de la visite de cette page.

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Ce n'est donc pas toute la Corse qui sera abordée sur ce site, mais uniquement la Corse Nature (Mer/Montagne et activités nature associées) avec quelques compléments spécifiques à cette île, principalement le chant polyphonique et les musiques associées, qui m'y ont aussi marqué.

La Nature en Corse

La Grande Barrière depuis la Paglia OrbaLorsque l'on parle de l'île sans la connaître, on ne peut imaginer une telle diversité de paysages et de variétés de géologie, faune et flore, réparties sur une si petite surface (183 km de long et 84 km de large). Lorsque nous l'avons abordée en 1983, au hasard de vacances où nous recherchions la proximité mer/montagne (mer pour des enfants en bas âge, montagne pour nous), nous avons été stupéfiés par les merveilles naturelles que recèlent ce territoire et par l'isolement que l'on pouvait y trouver presque partout. Sortant de plusieurs années d'alpinisme passées à Chamonix, dans quelques autres coins des Alpes et dans beaucoup de secteurs des Pyrénées, presque désespérés de ne pouvoir pratiquer cette activité sans devoir cotoyer des cohortes de pékins faisant la queue en bas des voies ou sur les chemins de randonnée, nous trouvions enfin les grands espaces naturels et désertés dont nous rêvions, agrémentés des mêmes difficultés techniques (la neige en moins en été), complétées par celles spécifiques à la végétation locale, le maquis.

Une merveille de la nature, donc, sans beaucoup d'équivalents dans le monde avec cette diversité incroyable, même dans les sites les plus réputés : il faut faire plusieurs semaines de route dans les grands parcs nationaux américains pour voir autant de merveilles qu'en trois jours en Corse ! En outre, sauf en quelques coins relativement connus (GR 20, quelques plages, les villes touristiques de bord de mer), la montagne et une grande partie des 1100 km de côtes de l'île sont peu fréquentées pour cause de difficultés d'accès (végétation, absence de routes) et de désertification ruro-montagnarde encore plus prononcée que dans nos montagnes continentales, revigorées par des stations de ski que l'on ne trouve pas ici.

Les principales caractéristiques de ce magnifique espace naturel :

  • Le caractère montagneux partout prononcé avec un relief extrêment tourmenté, même en bord de mer sauf sur la plaine du littoral oriental, des traits alpins très prononcés et de nombreux sommets de plus de 2000 m ("Deux montagnes dans la mer"), beaucoup de neige en hiver et d'eau au printemps/automne, une période sèche et chaude de juin à septembre correspondant au climat méditerranéen sur le littoral (attention : nuages, pluies et orages beaucoup plus prononcés en montagne pendant cette période)
  • Aiguilles de Bavedda Une géologie extraordinairement variée : les roches granitiques de toutes sortes principalement localisées dans l'Ouest et le Sud et souvent sculptées par le phénomène local des "tavoni", les roches volcaniques (ignimbrites, rhyolithes, basaltes) au Nord-Ouest, les schistes diversifiés (ophiolithes, roches vertes) au Nord-Est et les roches calcaires principalement situées dans l'extrême Sud
  • Un axe de montagne NW-SE constituant en gros la frontière des deux départements, supportant les principaux sommets de l'île et formant une sorte de grande muraille entre Est et Ouest ("Grande Barrière")
  • Une multitude de vallées articulées autour des torrents dégringolant de la Grande Barrière et découpant ces extraordinaires ravins et canyons qui sont un des aspects fondamentaux de la montagne corse : il n'y a pas deux de ces vallées qui se ressemblent et parfois, à quelques kilomètres de distance, on a l'impression d'être dans deux pays différents
  • Aiguilles des Ferriate L'intégration de tous les sites de montagne (pics, pointes, crêtes, arêtes, parois jusqu'à 700 m d'amplitude, plateaux, tourbières et "pozzi", nombreux lacs, torrents, ravins et canyons) y permettant la pratique de l'ensemble des activités de montagne (VTT, randonnée, escalade, alpinisme, canyonisme, spéléologie, parapente, ski de fond, ski de montagne, rafting, nage en eaux vives, canoë/kayak,...)
  • Une faune et flore montagnarde riches et constituées de nombreuses espèces, dont certaines endémiques (qu'on ne retrouve nulle part ailleurs)
  • Un littoral aussi diversifié que la composante montagnarde, alliant côtes rocheuses volcaniques, granitiques, schisteuses ou calcaires avec des falaises pouvant atteindre 600 m de dénivelé, plages de galets et de sables, nombreuses embouchures de fleuves lagunaires, lacs et étangs littoraux, ...
  • Un espace sauvage, aussi bien marin que montagnard, extrêmement bien conservé, peu pollué, fréquenté uniquement sur moins d'une dizaine de points focaux, principalement des villes touristiques littorales, à l'exception du GR 20, seul sentier fréquenté en montagne.

Le maquis - A machja

Maquis typiqueEmblématique de cette région, il fait la fierté des habitants à la fois par son originalité, un des symboles majeurs de leur contrée, et par la partie de l'histoire de l'île attachée au refuge qu'a constitué ce labyrinthe pour les habitants fuyant les envahisseurs, les familles cibles de "vendette" et les bandits poursuivis par les représentants de la loi. C'est une composante essentielle des randonnées corses, aussi bien par l'enchantement des paysages incroyables qu'il peut constituer avec les blocs et les parois de l'île, essentiellement granitiques, que par le désespoir et les crises de rage qu'il peut procurer via les obstacles qu'il dresse face à ceux qui le côtoient. Beaucoup d'articles et de revues sur le sujet, mais finalement très peu d'écrits consacrés aux techniques spécifiques de progression dans cet environnement : en abordant cet aspect de la question, l'article consacré à cet objet essaie de vous donner quelques "fondamentaux" assis sur une expérience pratique de ce terrain.

Les canyons

Canyon de Baracci (1er rappel)La Corse, paradis du canyoning : c'est sous ce slogan qu'est paru le premier réel topo de canyons de l'île (Ayasse/Dubreuil). C'est mérité, tant l'incroyable réseau de torrents tumultueux qui dévalent le versant occidental granitique très pentu de l'île et les versants oriental et nord moins raides, a découpé des gorges superbes dont la descente offre des parcours parmi les plus beaux et les plus recommandables pour cette activité. A l'inverse du ravinisme, on descend ces gorges dans l'eau (ou le plus proche possible) de manière ludique et sans obstacles majeurs (balades aquatiques) ou bien en utilisant des techniques de rappels adaptées aux cascades qui les jouxtent, en faisant des sauts, en dévalant des toboggans, en suivant le courant en nageant, avec des gestes qu'il faut apprendre et expérimenter (canyoning ou canyonisme). J'ai découvert cette activité par hasard, en descendant des ravins, et l'ai pratiquée pendant des années de manière autonome en famille et en technique montagne en utilisant des méthodes qui ne sont pas très conseillées ! C'est à travers des illustrations de cette pratique "d'amateur" vécue sur une trentaine de canyons insulaires que je vous propose de découvrir les principaux aspects de cette activité dans l'ile.

Les ravins

Ravin du Poliscellu depuis Bocca di MaruUne autre des particularités de l'île : autour de l'arête cristalline principale qui s'articule de Calenzana à Conca (à laquelle s'ajoutent l'échine du Cap Corse et les crêtes schisteuses de Castagniccia), un réseau dense de torrents majestueux a creusé de chaque côté un labyrinthe de vallons sauvages et escarpés, quel que soit le type de roches traversées, alimentant les fleuves dont les touristes ne fréquentent que les embouchures ou les vasques proches de la route. Aidés par une hydrographie exceptionnelle, ces fleuves torrentueux contribuent à sculpter dans les structures géologiques montagneuses ces spectaculaires ravins colorés qui permettent de pratiquer ce sport endémique qu'est le "ravinisme", seul moyen dans certaines occasions de pénétrer au coeur de ce territoire enserré dans un maquis impénétrable ! Le ravinisme, c'est le canyoning à l'envers (ou vice versa !), en remontant ces raides vallons encaissés et en essayant d'éviter l'eau le plus possible !
Par extension, sur ce site le terme ravinisme s'applique à des parcours et itinéraires auxquels le terme randonnée ne peut valablement être attribué : il peut s'agir aussi bien de remontées de vrais ravins que de parcours avec combinaison d'obstacles du type franchissement de longs tronçons hors sentiers, chaos rocheux ou végétaux, passages limite escalade, etc...
Ces types de parcours sont habituels en Corse "sauvage" et les décrire comme des randonnées pourrait induire le visiteur inexpérimenté en erreur !

Les escalades

Punta Ciaccianu à Bavedda (2ème longueur)La Corse, paradis de l'escalade : c'est sous ce titre, analogue à celui utilisé pour les canyons corses, qu'est paru en 2005 un des topos d'escalade de l'île (Martial Lacroix). C'est certainement encore plus mérité que pour le canyonisme, tant on est immédiatement subjugué en débarquant par l'extraordinaire nombre de sites propices à cette activité, la quantité de voies déjà ouvertes et recensées et le potentiel de voies nouvelles à ouvrir un peu partout dans l'île. L'autre spécificité marquante de la région est cette incroyable diversité des roches et des formes sur lesquelles on grimpe, avec toujours une excellente qualité de rocher (il y a peu de rocher pourri en Corse) : d'une vallée à une autre située à peu de distance, vous avez l'impression de grimper dans deux pays différents !
Lorsque nous y avons débarqué pour nos premiers séjours, outre les merveilles grimpables que nous avions sous les yeux, ce qui nous avait beaucoup surpris était la faible fréquentation qui les caractérisait : cela changeait des foules de Chamonix et de Pont d'Espagne dont nous avions l'habitude lors de nos vacances-alpinisme antérieures. A l'époque (1983), aucun topo d'escalade n'existait sur la Corse et les rares informations provenaient du guide Fabrikant qui donnait quelques itinéraires d'alpinisme dans son Guide des Montagnes Corses. Aujourd'hui, cette lacune a été réparée et vous trouverez assez facilement de quoi vous trouver des voies, bien qu'il n'existe aucun guide complet sur l'escalade corse : la rubrique escalade de ce site s'est donc essayée à faire un tour d'horizon aussi exhaustif que possible de l'ensemble des possibilités d''escalade dans l'île.

Essayez donc vous aussi de vous frotter aux aventures que vous proposent toutes ces voies, pas seulement en escalade d'ailleurs, car l'approche et le retour dans le maquis corse peuvent être encore plus redoutables que les voies elles-même. Et si vous avez un peu de temps à consacrer à cette activité sur l'île, n'hésitez pas à chercher de nouveaux sites et de nouvelles voies : la Corse en regorge !

Les randonnées

Le Fer de Lance au RitonduLa Corse est une région idéale pour la randonnée pédestre, à la fois par la diversité de ses micro-régions et des paysages traversés mais aussi par le climat tempéré qui y règne et qui permet de pratiquer l'activité en toutes saisons. L'île est devenue célèbre pour la randonnée en montagne par la seule naissance en 1972 de son historique sentier de Grande Randonnée du Nord au Sud, le GR 20 ("Fra li Monti"), et la notoriété que celui-ci a su conquérir par son parcours alpin et physique. A tel point que, malgré la construction d'autres sentiers balisés, tel les Mare a Mare et Mare e Monti, vous n'aurez jamais l'impression que la montagne corse soit fréquentée ailleurs que sur ce GR ! Alors que des hordes de Géhéristes encombrent refuges et sentiers jalonnant cet itinéraire pendant la saison, le reste de la montagne corse est quasiment déserté et laisse, dans certains coins, d'immenses territoires que vous pouvez être vraiment seul à parcourir.

La randonnée, telle que présentée ici et distincte du ravinisme, est indissociable des sentiers du pays : sentiers agro-pastoraux ancestraux dont certains ont fait l'objet de travaux monstrueux et ne pourront survivre que par la randonnée (ou la chasse !), sentiers de villages réouverts par les communes ces dernières années, sentiers du bord de mer qui sont présentés dans les randonnées littorales de la rubrique suivante. Finalement, seules les structures d'accueil insulaires, de qualité moyenne, désuètes, vieillissantes, mal entretenues et obérées par une gestion pratiquée avec un amateurisme désarmant, pourraient constituer un frein à l'expansion de cette activité sur l'île.

Deux rubriques Randonnée sont dorénavant présentées sur ce site :

  • La rubrique standard "Randonnée" dans laquelle sont décrits des parcours personnels, sélectionnés parmi les nombreuses balades réalisées sur l'île depuis 1983 et accompagnés de diaporamas variés.
  • La rubrique spécifique "Randonnée +" qui a été rajoutée pour pouvoir offrir, d'une part des parcours proposés par un vrai spécialiste de la Corse, Charles PUJOS, à partir des nombreuses publications (livres, revues, magazines) qu'il a déjà fait paraître sur la Randonnée en Corse, et, d'autre part, pour ouvrir le site à des propositions de randonnées de la part des visiteurs extérieurs, en ciblant des parcours originaux et dignes d'intérêt au sens de la "Corse sauvage".

Mer et Littoral

Tour de Santa Maria au Cap CorseDifficile d'écrire sur la Corse, même sauvage, sans prendre en compte, ne serait-ce que partiellement la partie maritime, avec le bord de mer et le littoral proche. En effet, la Corse, si elle ne fait, avec ses 8720 km², que 1,5 % de la surface de la France métropolitaine, possède plus de 1000 km de côtes, soit environ 18 % de la longueur totale des côtes françaises métropolitaines. Ce littoral, long et varié, est composé de paysages multiples dont certains sont proprement époustouflants et ont laissé à l'île ce cachet de paradis marin qui est souvent le seul que les touristes ont à l'esprit lorsqu'ils débarquent dans l'île !
Les côtes et les rivages corses, c'est un contour extraordinaire, qui laisse apparaître tout un ensemble de merveilles. Dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, tout d'abord, le Cap Corse, comme un glaive enfoncé dans les vents de Méditerranée et taillé dans le schiste de la Corse alpine. Puis, la côte cristalline qui va de Saint-Florent à Solenzara, sauf la brève discontinuité des falaises calcaires de Bonifacio, et qui dessine ces rivages farouches, accidentés, sculptés par le vent, l'eau et le sel, creusés dans la montagne, sauvages, si beaux avec leurs huit golfes, leurs superbes caps et leurs magnifiques plages. Enfin, le contour de la seule grande plaine de l'île (plaine orientale) qui étire sur une centaine de kilomètres son enfilade de longues plages sableuses, bordées de terres alluviales, d'étangs et de marais qui furent lontemps le royaume du moustique anophèle et de la malaria (paludisme).
Bien sûr, tout n'est pas sauvage sur cette bordure maritime, mais quelle autre région habitée au monde a su préserver à ce point son littoral ? S'il abrite les plus grands centres touristiques de la région (Bastia, Saint-Florent, l'Ïle-Rousse, Calvi, Ajaccio, Propriano, Bonifacio, Porto-Vecchio), il n'en conserve pas moins, sauf en quelques rares points, une absence quasi-totale de constructions en bord de mer, une grande partie de ses rivages non longés et non desservis par des routes et de grands espaces complètement sauvages et déserts, même en plein coeur de l'été !
Grâce soit rendue à ceux qui ont permis ce miracle !

Les Corses

Drapeau maureJusqu'à présent, j'ai surtout vécu "la Corse sans les Corses" puisque je n'ai pratiquement pas fréquenté les autochtones dans mes activités insulaires, autrement que pour l'hébergement (camping essentiellement) et la nourriture. Ce n'est pas par ostracisme particulier à leur égard, au contraire, puisque quelques-uns avec qui j'ai pu approfondir le contact se sont avérés particulièrement agréables, et intéressants : Ambroise Vesperini et sa charmante épouse Nicole, qui tiennent l'auberge d'Ascu, sont à cet égard représentatifs de l'accueil que l'on peut obtenir en montagne corse et de l'amour que les Corses peuvent porter à leur vallée, avec une faconde intarissable pour la faire partager à leurs invités. Sinon, mon choix s'est surtout porté sur des activités nature en mode autonome, sans faire appel aux guides et accompagnateurs locaux, par penchant personnel et pour mieux goûter cette nature sauvage, avec les inconvénients inhérents que sont la nécessité de préparer les courses, la recherche de documentation, la perte de temps et les soucis de sécurité. Du coup, vous trouverez peu d'informations sur les habitants de l'île sur ce site faute de compétence en ce domaine.

Néanmoins, vous devez savoir qu'il n'est pas judicieux de venir dans ce pays avec les préjugés habituels sur les habitants qui ne me semblent pas être autre chose que des légendes non étayées : le Corse n'est ni plus ni moins fainéant qu'ailleurs et il suffit de regarder en montagne les restes des villages, bergeries (constituant parfois des villages secondaires comme à Bavedda, Naseu, Bitalza et Candela/Barghjana), canaux d'irrigation, terrasses, murets, etc... pour se rendre compte qu'ils ne manquaient pas de courage afin d'ériger les ouvrages nécessaires à leurs activités rurales et pastorales. Le taux d'imbéciles doit sans doute être le même dans l'île que partout ailleurs sur le continent et peut expliquer les aberrations politiques locales et les dérives nationalistes et mafieuses actuelles. Ce qui me semble peut-être un peu plus spécifique aux locaux, ce sont leur fierté extrêmement marquée pour leur île (encore plus que l'attachement partout traditionnel à la terre natale), leur premier abord austère et méfiant (a priori envers l'étranger, "u pinzutu") et leur caractère peu festif (fêtes corses essentiellement religieuses, chants corses peu portés à la rigolade, ...) : seule l'histoire particulière de l'île, soumise à de nombreuses invasions, toujours sous la domination d'une puissance étrangère sauf pendant l'indépendance sous Pasquale Paoli (naissance du drapeau à Tête de Maure et de l'hymne corse), ainsi que les conditions de vie particulièrement dures pour les habitants (activités agricoles et pastorales en montagne alpine) peuvent expliquer ces divers penchants des insulaires.

Si vous souhaitez donc en savoir plus sur l'histoire de ce peuple, les conditions de vie de ses représentants au siècle passé, la description de leurs caractères et moeurs particuliers et l'origine et la vie de ses légendaires bandits, vous pourrez utilement consulter la bibliograhie à droite de cette page et lire avec profit Gabriel-Xavier Culioli dans la Terre des Seigneurs.

Polyphonie, musique et culture corses

 
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C'est aussi une des particularités symboliques de la Corse (bien que la polyphonie ne soit pas spécifique à la Corse et soit très répandue dans les pays autour de la Méditerranée) et sa renommée a franchi depuis longtemps les frontières de l'île ! Même si c'est surtout au travers d'un groupe, I Muvrini, qui, pour mon opinion, a subi une dérive commerciale qui lui a fait pas mal perdre ses racines ancestrales.

A FilettaLà encore, cet article ne ciblera pas l'ensemble de la musique corse, mais uniquement cette partie captivante que sont les chants traditionnels corses, dont les chants polyphoniques sont les plus représentatifs, merveilleusement présents dans les oeuvres d'A Filetta, pour moi le groupe le plus créatif de l'île, et Tavagna, le plus traditionnel même dans ses propres créations. L'article ira au-delà de ce thème de la tradition musicale corse en abordant les créations et recherches musicales qui y sont attachées, le type musical que j'ai qualifiée de "troubadour" dont beaucoup de groupes corses tirent leur substance et la place des femmes corses dans ces thèmes musicaux qui se veut une place à part entière.

 
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Pour moi, cette musique est partie intégrante de la "Corse Sauvage", tant ces chants sont reliés à la nature sauvage et montagnarde du pays et aux activités de la vie courante : chants des bergers, chants des paysans montagnards, chants de la vie de tous les jours, des querelles quotidiennes, de la mort, ... Depuis que j'ai eu la chance d'assister, lors de mes premières visites ici, à ces improvisations réalisées lors des soirées musicales dans les bars et restaurants du coin ou des nombreux concerts organisés en églises ou lieux ouverts dans l'île, je ne cesse de rechercher les oeuvres des chanteurs et groupes corses qui en perpétuent la tradition et de suivre toutes les créations qui en découlent. Comment, en effet, ne pas être remué au fond des tripes par ces chants âpres et violents délivrés lors des "paghjelle" et par les continuelles surprises et émotions qui naissent de cette musique étrange, déclamée par des voix puissantes qui s'élèvent et retombent en une suite de discordances délibérées ? Que ce soient les plaintes douloureuses des "voceri" ou amoureuses des "lamenti", les enflements et les heurts des solistes des "paghjelle" ou les déclinaisons doucereuses des "nanne" et des "ballate", toutes ces expressions musicales sont le reflet des moeurs et caractères de l'île et procurent des émotions comparables à celles éprouvées à la contemplation et la fréquentation de la nature et des paysages du pays.

Jacky MicaelliEcoutez-en un échantillon via les lecteurs audio/vidéo Flash (si vous avez un problème avec l'un des lecteurs, audio ou vidéo, téléchargez la dernière version du Flash Player) qui vous sont mis à disposition plus haut sur cette page et voyez si vous ressentez le même frisson que celui qui me prend toujours à l'écoute de ces chants et chansons ! Un conseil, mettez le son à un volume convenable et mesurez l'ampleur de ces voix inhabituelles. Si vous ne parvenez pas à apprécier cette forme musicale, c'est que vous n'êtes pas encore tout à fait en harmonie avec la vraie nature de l'île, que vous fréquentez trop les boîtes de nuit corses et que vous préférez encore une célèbre chanteuse corse (Alizée) sans aucun lien musical avec la Corse, mais étrangement (pour mon opinion) plus connue que ses congénères locaux, comme Jacky Micaelli en photo à gauche, Mighela Cesari ou d'autres...

Comme le dirait la publicité : "nous ne partageons pas les mêmes valeurs" !

Notes